À la rentrée 2022, on comptait 130 000 AESH en France, leur nombre a explosé ces dernières années puisqu’elles n’étaient que 28 000 en 2015. Ces travailleuses peu étudiées par la recherche, sont majoritairement dans des situations d’emploi précaires (elles touchent des rémunérations en-dessous du seuil de pauvreté et sont, en majorité, en CDD).
Avec l’aide d’une enquête par entretiens (n=20) et questionnaires (n=1 600), nous démontrons que ces travailleuses justifient pourtant leur maintien dans cette activité professionnelle par une requalification symbolique, via un sentiment d’utilité lié à la prise en charge des élèves en situation de handicap.
Nous montrons également que, malgré cette situation, elles s’aménagent des marges d’autonomie professionnelle, notamment sur l’organisation de leur emploi du temps et la répartition des élèves. Toutefois, la généralisation récente, en 2022, des Pôles Inclusifs d’Accompagnement Localisés (PIAL), un outil de gestion et flexibilisation du travail de ces AESH, vient questionner ces marges d’autonomie et témoignent d’une volonté politique de rationaliser la main d’œuvre au détriment de la qualité de l’accompagnement des élèves.